Prêt pour une nouvelle carrière ?
L’insatisfaction au travail, le manque de perspectives ou l’envie de faire quelque chose de nouveau : les raisons pour une réorientation professionnelle ne manquent pas. Nous vous expliquons comment planifier correctement un changement de carrière.
« Sans nécessité, personne ne change sa situation professionnelle », nous dit Brigitte Späth, conseillère en carrière à Munich. « Beaucoup d’employés ressentent une insatisfaction intérieure, d’autres réagissent aux problèmes sur le lieu de travail par des symptômes psychosomatiques. Quand c’est le cas, cela vaut la peine de s’explorer soi-même. »
Faire l’état des lieux
En premier lieu, les employés doivent examiner leur état actuel à la loupe et se demander à quoi ressemble leur poste de travail actuellement et pourquoi ils ne sont pas satisfaits. Est-ce à cause de la situation de travail en elle-même, du chef, des collègues ?
Les intéressés devraient aussi se faire une idée précise de leurs compétences, capacités et intérêts : « Avec les compétences et les facultés que j’ai, est-ce que je suis dans le bon métier ? Comment le premier choix de métier a-t-il été fait ? Etait-ce ma décision à moi ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Ces questions peuvent amener à la conclusion que quelque chose doit changer. »
La conséquence
Mais tout n’est pas fait pour autant. Uta Glaubitz, auteur de livre et experte en orientation professionnelle : « Beaucoup de gens ne prennent pas cette conclusion au sérieux. Au lieu de s’attaquer au changement professionnel, ils préfèrent commencer par partir en vacances. »
D’où son conseil : arrêter de se plaindre et commencer de façon conséquente la réorientation professionnelle. « Mais avant de savoir ce que l’on veut faire à l’avenir, personne ne devrait commencer une formation ou envoyer des dossiers de candidature. » Un vétérinaire qui fait une formation complémentaire en psychologie animale sans vouloir travailler dans ce domaine ne fait que gaspiller son énergie.
Définir les objectifs
« Seul celui qui a un but peut se mettre en route », souligne Uta Glaubitz. Quand celui qui veut changer de métier sait ce qu’il aime faire et ce qui le motive, ce sera plus facile pour lui de définir ce but. « Un juriste qui de toute sa vie n’a jamais lu vonlontairement un magazine de droit n’est peut-être pas très motivé pour le droit. »
Uta Glaubitz conseille de cerner le nouvel objectif professionnel de manière aussi précise que possible. « Des souhaits tels que « j’aimerais travailler avec des gens » sont trop généraux. Celui qui a trouvé un objectif concret doit ensuite faire des recherches sur la manière de l’atteindre et planifier le changement de métier étape par étape.
Un calendrier
Pour cela, il est important d’avoir un bon planning. « Une de mes clientes est devenue capitaine. Pour cela, elle a dû faire des études de navigation. Elle a mis 10 ans jusqu’à la réalisation complète », raconte Uta Glaubitz. Par contre, d’autres planifications professionnelles vont un peu plus vite : par exemple, si quelqu’un veut ouvrir un café glacier, il peut y arriver en quelques mois.
Lors de la réalisation des objectifs, l’intuition est une bonne boussole, nous explique Brigitte Späth. « Nos émotions personnelles nous donnent des signaux importants sur ce qui est bon pour nous et sur ce qui nous satisfait à long terme. »
Cependant, celui qui change de métier à l’âge adulte doit s’attendre à ce que tout le monde dans son environnement ne soit pas enthousiasmé par ses projets. En effet, on trouve presque partout des « éléments sceptiques » à l’affût qui connaissent beaucoup de bonnes raisons pour qu’un changement échoue.
Communication
« Si quelqu’un dévoile ses projets trop tôt, il sont souvent détruits verbalement. D’un autre côté, l’échange est important afin de comparer l’image que l’on a de soi et l’image que les autres ont de nous. C’est seulement de cette manière que ceux qui veulent changer apprennent quelque chose sur leurs « angles morts », raconte Brigitte Späth. C’est pourquoi elle conseille d’avoir certes des conversations pendant la phase d’orientation, mais par contre pas au début de la phase de réalisation.
Uta Glaubitz recommande aussi de réfléchir aux conditions générales personnelles : « Des dettes, des nouveaux nés, mais aussi des maladies psychiques telles que des dépressions ne sont pas un bon fondament sur lequel bâtir un nouveau métier. »
Check-List
Questions qui aident pour un changement de carrière
L’état actuel
Suis-je satisfait dans mon travail ?
Mon insatisfaction est-elle grande ?
Pourquoi suis-insatisfait ? Est-ce dû à mes tâches, à mes collègues, à mon supérieur ou à la charge de travail ?
Les conditions générales étaient-elles autrefois meilleures ? Qu’est-ce qui a changé ces derniers temps ?
Est-il possible que je n’ai jamais été vraiment heureux dans mon travail ?
Qu’en est-il de ma motivation au travail ?
Définition des objectifs
Qu’est-ce que j’aime faire ?
Quelles sont les activités que j’exécute facilement ?
Quels sont mes points forts ? Quels sont mes points faibles ?
Pour quoi est-ce que je me lève volontairement tôt ?
Qu’est-ce qui libèrent en moi des forces insoupçonnées ?
De quel métier ai-je toujours rêvé ?
Quand est-ce que j’ai été vraiment fier de moi ?
Où est-ce que les autres voient mes points forts et mes points faibles ?
Les conditions générales
Est-ce que j’ai assez de force pour un nouveau départ ?
Est-ce que je suis psychiquement stable ?
Est-ce que j’ai des réserves financières qui me rendent possible par exemple une formation, des études ou une création d’entreprise ?
Ai-je un environnement privé qui me soutient ?
Une réorientation professionnelle est elle imaginable dans ma situation familiale actuelle ?
(Anja Schreiber, 2010 / Illustration : Sandor Jackal / Corrie, Fotolia.com)