La candidature spontanée : un peu comme un flirt
Les annonces insérées dans les journaux ne conviennent pas toujours à notre profil personnel. Dans ce cas là, la recherche d’une entreprise qui nous convient peut valoir la peine.
Une candidature spontanée, c’est un peu comme un flirt, selon le conseiller de carrière Jürgen Hesse. « On se présente, on montre de l’initiative et on essaye de ‘séduire’ un nouvel employeur potentiel », dit-il. Deux situations peuvent naître : « On peut éveiller des besoins et montrer à l’employeur qu’en fait, il a toujours eu besoin d’un tel employé », explique Hesse.
Un signe d’engagement
Mais il peut tout aussi bien arriver que la candidature spontanée devance une annonce de poste vacant ou à occuper. Celui qui a déjà posté son dossier a un avantage évident sur la concurrence. « Fondamentalement, il est important de faire une proposition qu’il est difficile de refuser », explique le conseiller.
Mais tous les conseillers de carrière ne sont pas sans réserve vis-à-vis de la candidature spontanée. Les entreprises n’ont elles non plus - du moins dans le passé - pas toujours réagi de manière positive. Et pourtant : « L’initiative personnelle fait toujours un bon effet », explique la conseillère Helga Krausser-Raether. En effet, même sie la première initiative n’apporte pas de succès immédiat - une entrée en scène convaincante peut faire en sorte que le candidat soit retenu pour des postes futurs et que son dossier reste chez l’employeur pour plus tard.
Procéder de manière précise
Il est donc très important de se préparer minutieusement. La lettre de candidature doit être plus active et formulée encore plus sur mesure que pour une candidature normale. « La base de toute candidature est une analyse précise des performances professionnelles et personnelles et l’établissement d’un profil de ses compétences », exlique Krausser-Raether. Hesse confirme également à quel point une lettre de candidature adaptée est importante. Car c’est uniquement de cette manière que l’on peut ajuster le profil personnel aux exigences de l’entreprise.
« L’important, c’est d’avoir un plan pour la candidature spontanée », conseille l’experte en matière de carrière. Cela n’a pas de sens de jeter un filet comme un pêcheur et de regarder si par hasard un poisson se jette dedans. Des envois en masse afin d’augmenter le taux de réponses est contre-productif : « Il faut quand même montrer à l’entreprise que l’on s’est renseigné sur eux de façon minutieuse.
En effet, un candidat ne doit pas seulement bien connaître ses propres points forts mais aussi la branche et la position de l’entreprise afin de pouvoir présenter ses avantages de façon optimale. « On peut se servir de brochures, de sites internet, de quotidiens, de rapports de presse ou d’annonce comme source d’informations », recommande Krauser-Raether.
Il ne s’agit pas tailler une bavette
La candidature en elle-même peut être courte ou longue - lettre de candidature accompagnée d’un CV pour sonder le terrain ou tout un dossier. Mais si l’entreprise ne manifeste aucun intérêt, la deuxième possibilité a coûté plus de temps et d’argent. Pour estimer l’intérêt d’un employeur potentiel, on peut appeler l’entreprise à l’avance.
Cependant, il ne s’agit pas de d’avoir une discussion sympathique mais de présenter de façon concise ses avantages et ses qualifications. Une fois que l’intérêt a été éveillé, on peut commencer la lettre par une phrase telle que « Comme convenu au téléphone, je vous envoie ci-joint mon dossier/mes documents... ».
Service du personnel ou service spécialisé ?
De nos jours, on trouve le bon interlocuteur du service en question sur le site internet de l’entreprise. Les offres sur internet sont souvent tellement détaillées que les experts y sont nommés. On trouve aussi dans les annonces dans les journaux ou les moteurs de recherche d’emploi les personnes à qui envoyer le dossier de candidature.
De temps en temps, ce sont les contacts personnels qui sont utiles - peut-être qu’une de vos connaissance connaît le bon interlocuteur dans le département en question. Si l’on n’accède pas directement à l’interlocuteur souhaité, on continue par le service du personnel. Dans ce cas là, la candidature spontanée est tout d’abord examinée par les responsables du personnel puis - si elle remplit les exigences sur le fond et la sur forme - elle est transmise au service en question », explique Helga Krausser-Raether.
Les candidatures selon les saisons
Il y a aussi les périodes de l’année pendant lesquelles une initiative a plus de chance d’être couronnée de succès que pendant les autres : « C’est pendant le premier trimestre de l’année et en automne », explique Jürgen Hesse. Entre le troisième et le quatrième trimestre, on embauche aussi plus volontiers, mais il ne faudrait pas non plus arriver trop tard. « Le mois de septembre est une bonne période. En général, on obtient un entretien d’embauche d’ici le mois de novembre. » Quand l’année est plus avancée, c’est aussi dans les entreprises l’époque de Noël et l’année se termine sans grandes actions.
Ne pas exagérer
A part la candidature spontanée, il existe d’autres possibilité de s’adresser à des entreprises de son propre chef. Le moyen « classique » est une demande d’emploi sur l’Internet ou dans un journal. Dans certains cas, des candidats ont même mis leur offre de travail aux enchères sur ebay ou l’ont présenté sur des affiches publicitaires. Mais avec de telles formes de candidatures créatives, il faut faire attention, pensent les experts : « Cela peut aussi produire l’effet contraire. »
(Verena Wolff / 04.12.2006)