Comment reconnaître un chasseur de têtes sérieux

Par Expert Monster

Il est bien de faire confiance, il est mieux de contrôler. Celui qui s’intéresse à un nouveau poste proposé par un chasseur de têtes ou un bureau de recrutement ne veut pas tomber sur une des brebis galeuses de la branche.

Les candidats peuvent reconnaître rapidement les recruteurs sérieux à la façon de présenter leur entreprise, à leur comportement personnel et à leur façon de parler. Les recruteurs doivent surtout en venir rapidement aux faits et dire quel poste ils doivent pourvoir. Il ne s’agit même pas encore du nom de l’éventuel nouvel employeur, mais d’une description exacte du poste vacant et des exigences. « Quand on achète une nouvelle voiture, on veut en savoir plus que le fait que de la carrosserie est belle », pense Markus Schneider, PDG de la Basler pks Personal.

Un bon chasseur de têtes connaît le CV du candidat

D’après lui, un chasseur de têtes peu sérieux est mal informé et a des entretiens sans s’être préparé. C’est ce que l’on remarque au plus tard lors d´un entretien qui ne dure que 10 ou 15 minutes alors qu’il s’agit d’un contrat à durée indéterminée. En revanche, un recruteur sérieux prend le temps d’avoir un entretien structuré pendant lequel il ne feuillète pas sans arrêt le CV du candidat pour savoir ce que celui-ci a fait. « Bien sûr, on a lu le dossier avant », nous dit Schneider. Pour lui, il ne s’agit pas de faire une proposition au cours du premier entretien. Au contraire, il veut découvrir si le candidat et l’entreprise concordent.

Evidemment, il présente son entreprise de chasseurs de têtes et explique les lois sur la protection des données. C’est une évidence de traiter les documents des candidats de façon confidentielle. Avant que les données ne soient transmises au client ou que les conseillers aillent chercher des références sur le candidat, on doit d’abord lui demander et il doit d’abord accepter. « On n’envoie pas simplement des dossiers de candidatures au plus d’entreprises possible », souligne Schneider.

Du soutien pour les candidats indécis

Dès l’accueil des candidats, il veille à ce qu’ils se sentent à l’aise. Cela veut dire qu’il n’y a pas de longue attente lors du rendez-vous et que l’on propose quelque chose à boire. « Pour beaucoup, l’entretien est du pur stress », trouve-t-il. Mais Schneider ne se considère pas comme un conseiller pour des candidats indécis. Si quelqu’un vient le voir parce qu’il est indécis dans sa situation professionnelle, il reste prudent en ce qui concerne les propositions d’emplois. Il préfère conseiller de faire une analyse du potentiel afin que le candidat commence par obtenir des informations fondamentales sur ses points forts et ses points faibles et qu’il puisse se réorienter en s’appuyant là-dessus. Avec cette analyse, on peut alors conseiller au candidat quelle direction il devrait prendre », nous dit Schneider.

Quand soudain le chasseur de têtes appelle

C’est un peu la même chose que l’on entend chez Moritz Nauer de SAM Headhunting. Nauer doit faire attention à ne pas prendre trop de candidatures au sérieux, surtout quand quelqu’un ne veut qu’évaluer sa valeur sur le marché. Il doit employer ses ressources à bon escient et ne peut pas faire office de conseiller en carrière. D’après Nauer, « il faut des candidats qui veulent et qui peuvent. » D’après son estimation, en tant que chercheur d’emploi, on reconnaît un chasseur de têtes sérieux surtout à ses soft skills : Nauer considère comme particulièrement important d’être courtois et respectueux lorsque l’on aborde le candidat potentiel. Un bon chasseur de têtes prend en considération la relation de travail actuelle du candidat et commence par demander si la personne appelée à le temps de discuter.

A ceci devrait suivre une description du poste vacant contenant des détails permettant au candidat de se faire une idée. Celui qui s’intéresse au poste devra bientôt envoyer son CV. Si on en vient à un entretien personnel, le chasseur de têtes révèle le nom de l’entreprise cherchant quelqu’un. « Il faut de l’honnêteté concernant l’offre et les conditions », trouve Nauer. Et si cela ne fait pas bon effet, un bon chasseur de têtes en fait également part.

Recommandations du centre d’informations professionnelles en Argovie

Le centre d’informations professionnelles du canton de l’Argovie a quelques points importants pour le contact avec des bureaux de recrutement. Il en ressort que l’on doit apprendre du recruteur de quelle manière l’on est proposé à l’employeur potentiel : qu’arrive-t-il au dossier de candidature ? La lettre de motivation va-t-elle être complétée ou corrigée ? Est-ce que l’on va jusqu’à aller chercher des références sans autorisation préalable ?

Pour la guilde des chasseurs de têtes, il existe chez l’Association of Executive Search Consultants un code utile décrivant par exemple les droits du candidat abordé. Ainsi, le chasseur de têtes doit dire ouvertement qu’il a été chargé du mandat de recherche. Il doit comprendre absolument clairement la position et les attentes de son client y étant liées. Les entretiens sont à faire de manière cohérente et bien préparée et le conseiller en vient rapidement aux choses. Il répond aux questions ouvertement et honnêtement. On peut voir le détail de ces directives éthiques sur le site web www.aesc.org dans la rubrique « Industry Standards » - en anglais et en allemand.

La recherche de chasseurs de têtes sur Internet

Celui qui veut être sûr de son coup et qui cherche un recruteur sérieux peut vérifier sur le site Internet de l’Union suisse des services de l’emploi. Sur www.swissstaffing.ch, on trouve une recherche de fonction aménagée avec laquelle on peut parcourir le répertoire des membres selon diverses catégories. Avec le masque de recherche, il est tout à fait possible de chercher un recruteur qui soit par exemple spécialisé dans les banques, les métiers du transport ou dans l’immotique sur les cantons de Zoug ou Genève.

(Alexander Saheb / 05.12.2007)

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